LE TRIANGLE PÉDAGOGIQUE DE HOUSSAYE et QUELQUES VARIANTES
1/ Le triangle de Houssaye (2000)
Philippe CARRE, Cours d'Ingénierie Pédagogique, Université de Nanterre - Paris X_session 2012-2013
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Dans ce premier modèle, le savoir peut être le contenu de formation, la matière ou le programme à enseigner. L’enseignant est celui qui fait exister, "transmet" et fait apprendre le savoir. Quant à l’apprenant, il apprend grâce à une situation
pédagogique mise en place par l’enseignant. Le rapport entre l’enseignant et le savoir est la relation didactique qui permet à l’enseignant d’enseigner. Le rapport entre l’enseignant et l’apprenant est la relation pédagogique qui permet à l’enseignant de former. Enfin, le rapport entre l’apprenant et le savoir est la relation d’apprentissage qui permet à l’apprenant de s’approprier le savoir. Il est à souligner que le modèle de Houssaye fonctionne selon le principe du tiers exclus, c’est-à-dire, lorsque deux des éléments existent de façon privilégiée et se constituent, il faut que le troisième accepte de «faire le mort». |
Une question d'équilibre...
Et chaque processus lorsqu’il est exacerbé prend le risque de voir le mort jouer au fou.
Si le processus Enseigner est exacerbé - La place du mort qui joue au fou correspond à l'apprenant
Si le processus Former est exacerbé - La place du mort qui joue au fou correspond au savoir
Si le processus Apprendre est exacerbé - La place du mort qui joue au fou correspond au professeur
Si le processus Enseigner est exacerbé - La place du mort qui joue au fou correspond à l'apprenant
Si le processus Former est exacerbé - La place du mort qui joue au fou correspond au savoir
Si le processus Apprendre est exacerbé - La place du mort qui joue au fou correspond au professeur
Si dans l'axe épistémologique (histoire de le connaissance) la savoir est trop faible alors l'enseignement est vide de contenu et s'il est trop fort, il y a centration sur le savoir, le formateur qui est trop centré sur le savoir et risque de rendre trop faible la qualité de la relation.
Si dans l'axe praxéologique (pratique) il y a déséquilibre, soit l'apprenant est nié dans ses besoins, soit le formateur n'est là que pour guider et se concentre trop sur l'apprenant. C'est sur cet axe que s'effectue la dévolution. Si dans l'axe psychologique il y a déséquilibre, l'appropriation du savoir fera toujours défaut. |
Nous pouvons retrouver en appuyant sur le bouton ci-dessous le travail réalisé en didactique avec S.Oudet. Dans lequel nous définissons de manière imagée les notions suivantes : Représentation, relation didactique, contrat didactique, objectif obstacle, rapport au savoir, transposition didactique, dévolution et milieu didactique.
2/ Le triangle de Faeber (2001)
Le modèle du triangle de Faeber s'appuie sur le triangle de Houssaye. En conservant la base solide du triangle pédagogique classique, Faerber ajoute un nouvel élément groupe pour l’adapter au contexte de formation à distance dans lequel évolue la communauté éducative dispersée géographiquement. Par groupe, Faerber entend un ensemble d’apprenants et de formateur(s) en interaction, partageant des objectifs communs. Le triangle devient ainsi un tétraèdre élaboré à partir de quatre éléments, à savoir: l’apprenant, le formateur, le savoir et le groupe. Les interactions entre les pôles s’effectuent par l’intermédiaire du contexte de médiation. Par contexte de médiation, Faerber désigne l’ensemble des dispositifs qui assurent la relation entre les pôles du tétraèdre. Ces dispositifs sont dotés d’outils qui supportent l’interaction entre les acteurs ou assurent l’interactivité avec des contenus cognitifs qui feront l’objet de la démarche d’apprentissage ciblée. Il s’agit d’un environnement à la fois spatial, fonctionnel, matériel ou logiciel à l’intérieur duquel ou par lequel s’effectuent les interactions. L’introduction du pôle groupe dans le triangle fait émerger, trois nouveaux processus s’ajoutant aux processus existants (enseigner, former, apprendre) du triangle pédagogique classique. Ces nouveaux processus sont: participer, partager et faciliter.
3/ Le triangle de Poisson (2003).
Le modèle du triangle pédagogique de Poisson (2003) est élaboré à partir d’une analyse de plusieurs modèles. Il est composé de quatre éléments: le savoir (S), le formateur (F), l’apprenant (A) et les ressources éducatives (R). En faisant entrer les ressources éducatives dans le modèle du triangle classique, Poisson forme une pyramide nommée biodiversité pédagogique de quatre faces: face F-R-A (médiation), face F-S-A (formation), face F-R-S (médiatisation), et face A-R-S (autoformation). la base de la pyramide (Face formation) est un triangle pédagogique classique dans lequel se trouvent les relations entre apprenant, formateur, et savoirs. Les ressources éducatives possèdent à la fois une fonction de mise à disposition des savoirs ainsi qu’une fonction de socialisation et communication. L’apprenant peut être l’objet, le sujet ou l’agent dans la situation. Quant au formateur, il peut jouer le rôle de transmetteur, d’instructeur ou d’accompagnateur. Les savoirs peuvent être les savoirs à enseigner, les référentiels de formation ou de compétences. Dans le cadre d’un projet d’apprentissage, la réussite passe par le recours aux plusieurs faces cohérentes activées successivement. Pour cette raison, Poisson la nomme «biodiversité pédagogique».
4/ Le triangle pédagogique FAID (Formateur – Apprenant – Information – Dispositif) proposé par Sea Kim (2008)
Le triangle pédagogique FAID est composé de quatre éléments à savoir le formateur (F), l’apprenant (A), l’information (I) et le dispositif (D). Les trois premiers éléments forment un triangle au coeur duquel s’inscrit le dispositif. Les trois côtés sont représentés par la médiation, le processus d’apprentissage et la médiatisation le pôle savoir du triangle classique de Houssaye (2000) est remplacé par l’information. Ceci est dû à la logique du fait que la situation pédagogique faisant appel aux TIC ou à la FAD repose essentiellement sur un accès à l’information. L’interrelation entre les trois pôles du triangle est supportée par le dispositif dont l’information est entrée et sortie. Le formateur joue un double rôle. Il régit, d’une part, le processus de médiation, par lequel il assure la relation pédagogique en vue de faciliter l’acquisition de connaissances par l’apprenant. Il remplit alors une fonction pédagogique de gestion, de régulation interactive des événements d’apprentissage. Et d’autre part, il assume le processus de médiatisation, par lequel il est chargé de transformer une partie des savoirs collectifs en information utilisable pour l’apprentissage. Il remplit ainsi une fonction didactique de structuration et de gestion de contenus (Altet, 1996). Quant à l’apprenant, il régit le processus d’apprentissage et de médiation par lequel il a pour mission de transformer l’information en connaissance personnalisée.
Proposé par Sea Kim dans le cadre d'une Thèse sur "l'étude des représentations du personnel enseignant à l’égard de ses pratiques d’ordre technologique et pédagogique actuelles et de celles qui pourraient favoriser la mise en oeuvre d’un dispositif de formation à distance à l’Institut de Technologie du Cambodge"_2008 Université de Sherbrooke.
Proposé par Sea Kim dans le cadre d'une Thèse sur "l'étude des représentations du personnel enseignant à l’égard de ses pratiques d’ordre technologique et pédagogique actuelles et de celles qui pourraient favoriser la mise en oeuvre d’un dispositif de formation à distance à l’Institut de Technologie du Cambodge"_2008 Université de Sherbrooke.
Du savoir à l'information, quels impacts?
La transmission du savoir devient la transmission de l'information. Ceci amène, d'après Philippe CARRE, à se questionner sur 3 choses : savoir apprendre, vouloir apprendre et pouvoir apprendre. Ce qui nécessite de consolider un univers polyvalent dans lequel les personnes pourront apprendre le plus facilement possible dans le plus de circonstances possibles sur différents modes possibles.
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