MALCOLM KNOWLES : Andragogie, auto-direction dans l'apprentissage et éducation informelle des adultes
Né le 24 août 1913 dans le Montana aux Etats Unis,
Malcolm Knowles vit une éducation qui lui permet de s’exprimer librement sur
des sujets variés malgré son jeune âge.
Il dira souvent de son père «il a souvent demandé ce que je
pensais avant d’avoir dit ce qu’il
pensait ». Ces échanges ont contribué à l’épanouissement de Malcolm
Knowles en tant qu’être pouvant exprimer
ses idées ou son opinion.
Les activités parascolaires ont été très importantes pour lui et
ont contribué au développement d’une image de soi positive. Il précise
que les connaissances et les compétences qu’il a acquises dans le
processus d’apprentissage dans le cadre
de son expérience de scout et de ses expériences au sein des associations
universitaires sont aussi importantes dans son développement que ce qu’il a
appris dans ses cours au secondaire.
Les études ne semblaient pas être une difficulté pour lui. Il sera
diplômé de la Fletcher School of Law and Diplomacy en 1934 à l’université de
Harvard (école de droit).
En 1935, il se marie avec Hulda, qu’il rencontre à Harvard. Ce
mariage le pousse à trouver un emploi, c’est ainsi qu’il rejoint
l’administration nationale des jeunes nouveaux dans le Massachussets.
La suite de son parcours sera faite de nombreuses rencontres qui ont influencé ou initié ses travaux : Notamment Edouard C.Lindemann, pionnier dans l’éducation des adultes et auteur de « meaning of Adult Education » (1926) sera la source principale de Malcolm Knowles et son mentor pendant 25 ans. Puis Carl Rogers via Arthur Shedlin pour la prise de conscience de la dynamique de la personnalité et le développement humain. Et enfin ses travaux dans les laboratoires nationaux de formation d’été qui lui ont permis d’analyser la dynamique de groupe (lewin) et d’autres pour le lien entre démocratie et travail de groupe.
En 1949 Knowles obtient son master ; Sa thèse est devenue la base de son livre « Informal Adult Education » 1950.
L’éducation informelle des adultes :
M.Knowles n’a pas défini l’éducation informelle des adultes mais utilise le terme pour désigner l’utilisation des programmes informels et les connaissances acquises à partir de la vie associative ou d’un club .
Pour lui, un cours organisé est le meilleur instrument pour des nouveaux apprentissages et des apprentissages intensifs. Et l’expérience en club fournit la meilleure opportunité pour pratiquer et perfectionner les choses apprises. Les clubs sont également utiles pour susciter des intérêts.
Il comparera programme formel et informel mais précise qu’ils sont complémentaires.
Pour Knowles, la compétence doit être apprise partout où les gens se rassemblent en petit groupe. Chaque groupe doit être un laboratoire de démocratie.
Aussi, l’éducation des adultes doit être libre de répondre aux besoins, partout où ceux-ci sont découverts ; En 1959 Knowles rejoint le personnel de l’université de Boston en tant que professeur associé de l’éducation des adultes. Avec son ancienneté, il lance un nouveau programme d’études supérieures.
Durant 14 ans, il a produit ses textes fondamentaux : « the modern practice of adult education » en 1970 ; « the adult learner » en 1973. Ses livres popularisent la notion d’andragogie et cimentent sa position au centre du discours d’éducation des adultes aux états unis.
Knowles était convaincu que les adultes ont appris différemment que les enfants. Son premier travail sur l’éducation informelle des adultes a mis en évidence certains éléments du processus d’apprentissage chez les adultes.
La notion la plus proche qui lui semblait utilisable était « Andragogie »:
Cette notion existait déjà dans l’antiquité. D’ailleurs, en 1833, un auteur utilisera ce terme pour décrire la philosophie d’éducation de Platon
Avant sa contribution «Les apprenants adultes ont presque universellement appris par les méthodes de la pédagogie = l'éducation des enfants apprenants.
Or, pour Knowles, il existe plusieurs hypothèses qui caractérisent les adultes apprenants et qui les différencie des enfants apprenants :
· Préalable à l’apprentissage : l’adulte doit savoir pourquoi il apprend, comment et ce qu’il apprend
· le concept de soi : la maturité modifie l’individu. Il devient autonome, capable de s’autogérer. Il est autodirigé
· L’expérience : elle augmente avec l’âge et devient un réservoir utilisable pour les apprentissages
· La disposition à apprendre : La capacité d’apprentissage de plus en plus orientée vers des tâches de développement de ses rôles
· Orientation à l’apprentissage : L’apprentissage est lié à sa problématique, ses situations problèmes. Le temps d’application n’est pas différé mais immédiat, il correspond à une demande
· Motivation : elle est interne à la personne
De cette distinction, Knowles va définir la pédagogie comme « l’art et la science de l’enseignement des enfants » et l’andragogie comme « l’art et la science d’aider les adultes à apprendre »
Dans la pédagogie la groupe classe est assez homogène, les programmes sont définis avec des savoirs et savoirs faire intellectuels à priori non discutables.
Dans l’andragogie, les groupes sont très hétérogènes, il existe une autorégulation. Les savoirs, savoir-faire et savoir-être sont davantage des clés de réflexion pour agir que des solutions toutes faîtes.
Ce qui implique pour le formateur :
- qu’il soit plus un guide, un facilitateur d’apprentissage qu’une personne qui transmet un savoir.
- Qu’il considère l’adulte comme un être responsable et indépendant
- Qu’Il favorise un climat de confiance permettant l’investissement de tous les intervenants.
Bien que très controversée, l’andragogie, par son approche, aura contribué aux réflexions sur la pédagogie. D’une approche centrée sur le contenu à une approche centrée sur l’apprenant…
Ce qui l’amène à développer la théorie de l’auto-direction dans l’apprentissage qu’il décrit comme « un processus dans lequel les individus prennent l’initiative, avec ou sans l’aide des autres, pour faire le diagnostic de leurs besoins et formuler leurs objectifs d’apprentissage, identifier les ressources humaines et matérielles pour apprendre, choisir et mettre en œuvré les stratégies d’apprentissage appropriées et évaluer les résultats des apprentissages réalisés ».
D’'autres auteurs décrivent ce processus comme l'auto-apprentissage planifié, méthode d'enquête, auto-formation, l’auto-apprentissage, ou l'apprentissage autonome. Ces étiquettes semblent impliquer l'apprentissage dans l'isolement, alors que Knowles a souligné que l’auto-direction se déroule généralement en association avec différents types d'aides. Par exemple, les enseignants, tuteurs, des mentors et des pairs. En outre, il y a beaucoup de réciprocité au sein d'un groupe d'apprenants autonomes. Selon Knowles, si on est à l’initiative de son apprentissage on apprend plus de choses car on est acteur de sa démarche.
Knowles a établi le modèle l'apprentissage autodirigé qui se base sur cette même définition, et qui se découpe en cinq étapes : L’individu va devoir :
1. Diagnostiquer son besoin d'apprentissage
2. Formuler ses objectifs d'apprentissage
3. Identifier ses moyens humains et matériels pour l'apprentissage
4. Choisir et mettre en œuvre sa stratégie d'apprentissage appropriée
5. Evaluer ses apprentissages à venir (Merriam et Caffarella, 1991, p.46)
La suite de son parcours sera faite de nombreuses rencontres qui ont influencé ou initié ses travaux : Notamment Edouard C.Lindemann, pionnier dans l’éducation des adultes et auteur de « meaning of Adult Education » (1926) sera la source principale de Malcolm Knowles et son mentor pendant 25 ans. Puis Carl Rogers via Arthur Shedlin pour la prise de conscience de la dynamique de la personnalité et le développement humain. Et enfin ses travaux dans les laboratoires nationaux de formation d’été qui lui ont permis d’analyser la dynamique de groupe (lewin) et d’autres pour le lien entre démocratie et travail de groupe.
En 1949 Knowles obtient son master ; Sa thèse est devenue la base de son livre « Informal Adult Education » 1950.
L’éducation informelle des adultes :
M.Knowles n’a pas défini l’éducation informelle des adultes mais utilise le terme pour désigner l’utilisation des programmes informels et les connaissances acquises à partir de la vie associative ou d’un club .
Pour lui, un cours organisé est le meilleur instrument pour des nouveaux apprentissages et des apprentissages intensifs. Et l’expérience en club fournit la meilleure opportunité pour pratiquer et perfectionner les choses apprises. Les clubs sont également utiles pour susciter des intérêts.
Il comparera programme formel et informel mais précise qu’ils sont complémentaires.
Pour Knowles, la compétence doit être apprise partout où les gens se rassemblent en petit groupe. Chaque groupe doit être un laboratoire de démocratie.
Aussi, l’éducation des adultes doit être libre de répondre aux besoins, partout où ceux-ci sont découverts ; En 1959 Knowles rejoint le personnel de l’université de Boston en tant que professeur associé de l’éducation des adultes. Avec son ancienneté, il lance un nouveau programme d’études supérieures.
Durant 14 ans, il a produit ses textes fondamentaux : « the modern practice of adult education » en 1970 ; « the adult learner » en 1973. Ses livres popularisent la notion d’andragogie et cimentent sa position au centre du discours d’éducation des adultes aux états unis.
Knowles était convaincu que les adultes ont appris différemment que les enfants. Son premier travail sur l’éducation informelle des adultes a mis en évidence certains éléments du processus d’apprentissage chez les adultes.
La notion la plus proche qui lui semblait utilisable était « Andragogie »:
Cette notion existait déjà dans l’antiquité. D’ailleurs, en 1833, un auteur utilisera ce terme pour décrire la philosophie d’éducation de Platon
Avant sa contribution «Les apprenants adultes ont presque universellement appris par les méthodes de la pédagogie = l'éducation des enfants apprenants.
Or, pour Knowles, il existe plusieurs hypothèses qui caractérisent les adultes apprenants et qui les différencie des enfants apprenants :
· Préalable à l’apprentissage : l’adulte doit savoir pourquoi il apprend, comment et ce qu’il apprend
· le concept de soi : la maturité modifie l’individu. Il devient autonome, capable de s’autogérer. Il est autodirigé
· L’expérience : elle augmente avec l’âge et devient un réservoir utilisable pour les apprentissages
· La disposition à apprendre : La capacité d’apprentissage de plus en plus orientée vers des tâches de développement de ses rôles
· Orientation à l’apprentissage : L’apprentissage est lié à sa problématique, ses situations problèmes. Le temps d’application n’est pas différé mais immédiat, il correspond à une demande
· Motivation : elle est interne à la personne
De cette distinction, Knowles va définir la pédagogie comme « l’art et la science de l’enseignement des enfants » et l’andragogie comme « l’art et la science d’aider les adultes à apprendre »
Dans la pédagogie la groupe classe est assez homogène, les programmes sont définis avec des savoirs et savoirs faire intellectuels à priori non discutables.
Dans l’andragogie, les groupes sont très hétérogènes, il existe une autorégulation. Les savoirs, savoir-faire et savoir-être sont davantage des clés de réflexion pour agir que des solutions toutes faîtes.
Ce qui implique pour le formateur :
- qu’il soit plus un guide, un facilitateur d’apprentissage qu’une personne qui transmet un savoir.
- Qu’il considère l’adulte comme un être responsable et indépendant
- Qu’Il favorise un climat de confiance permettant l’investissement de tous les intervenants.
Bien que très controversée, l’andragogie, par son approche, aura contribué aux réflexions sur la pédagogie. D’une approche centrée sur le contenu à une approche centrée sur l’apprenant…
Ce qui l’amène à développer la théorie de l’auto-direction dans l’apprentissage qu’il décrit comme « un processus dans lequel les individus prennent l’initiative, avec ou sans l’aide des autres, pour faire le diagnostic de leurs besoins et formuler leurs objectifs d’apprentissage, identifier les ressources humaines et matérielles pour apprendre, choisir et mettre en œuvré les stratégies d’apprentissage appropriées et évaluer les résultats des apprentissages réalisés ».
D’'autres auteurs décrivent ce processus comme l'auto-apprentissage planifié, méthode d'enquête, auto-formation, l’auto-apprentissage, ou l'apprentissage autonome. Ces étiquettes semblent impliquer l'apprentissage dans l'isolement, alors que Knowles a souligné que l’auto-direction se déroule généralement en association avec différents types d'aides. Par exemple, les enseignants, tuteurs, des mentors et des pairs. En outre, il y a beaucoup de réciprocité au sein d'un groupe d'apprenants autonomes. Selon Knowles, si on est à l’initiative de son apprentissage on apprend plus de choses car on est acteur de sa démarche.
Knowles a établi le modèle l'apprentissage autodirigé qui se base sur cette même définition, et qui se découpe en cinq étapes : L’individu va devoir :
1. Diagnostiquer son besoin d'apprentissage
2. Formuler ses objectifs d'apprentissage
3. Identifier ses moyens humains et matériels pour l'apprentissage
4. Choisir et mettre en œuvre sa stratégie d'apprentissage appropriée
5. Evaluer ses apprentissages à venir (Merriam et Caffarella, 1991, p.46)
Vidéo bilan réalisée dans le cadre de notre exposé sur Malcolm Knowles :
Un dialogue qui met en évidence les questions posées par des formatrices sur l'autodirection dans les apprentissages: